1593

La fondation du Palais : Les Grimaldi

C’est le noble Francesco Grimaldi qui a fait construire le palais à la fin du XVI^e siècle, sur des structures médiévales préexistantes. Le bâtiment dispose d’une cour et donne sur deux places. Il compte plusieurs étages. En 1599, il a été inclus dans le système des Rolli, une liste de résidences génoises destinées à accueillir les ambassadeurs étrangers et les aristocrates visitant la ville. Quelques années plus tard, le fils de Francesco, Tommaso Grimaldi, a demandé au peintre Lazzaro Tavarone de décorer les salles d’apparat. Grâce à son prestige, le bâtiment a été inclus dans Les Palais de Gênes, un livre publié par Pieter Paul Rubens en 1622 pour faire connaître en Europe les résidences extraordinaires de la ville.

1650

L’âge des Pallavicino

En 1650, Tommaso Grimaldi, submergé par les dettes, est contraint de vendre le palais à son beau-frère Ansaldo Pallavicino. Ce dernier, qui avait hérité de la passion pour les arts de son père, Agostino, est rapidement devenu l’un des plus grands collectionneurs de la ville. Une partie de la collection Pallavicino, composée de peintures, d’argenterie et de meubles, est encore conservée dans le palais à ce jour. Nicolò Agostino Pallavicino, le fils d’Ansaldo, n’ayant pas de descendants, toutes ses possessions sont léguées à sa sœur Anna Maria en 1709. Par son mariage avec Gerolamo Doria, le domaine est hérité par leur fils, Paolo Francesco Doria.

1732

Maddalena Doria, une femme à la tête du Palais

En 1732, à la mort de Paolo Francesco, sa sœur, Maddalena Doria, devient propriétaire du bâtiment. Maddalena se marie avec Nicolò Spinola, un acteur majeur de la vie politique génoise dont le nom est resté associé à la demeure, Palazzo Spinola. Mais c’est Maddalena qui transforme le bâtiment à sa guise. Entre 1734 et 1736, elle fait appel à de nombreux artistes pour travailler au deuxième étage noble et laisse une empreinte indélébile dans ses salles. Elle fait venir des miroirs de Paris, accroche les tableaux comme ils sont disposés en grande partie encore aujourd’hui, et imprime sa marque personnelle sur le plan. Les façades sont alors équipées d’un nouveau décor en stuc, qui est encore conservé aujourd’hui. Le palais prend ainsi un aspect rococo, le style raffiné du XVIII^e siècle européen.

1770

Des Spinola de San Luca aux Spinola de Luccoli

Le petit-fils de Maddalena Doria, Paolo Francesco Spinola, est propriétaire du palais durant les années de la Révolution française et de la fin de la République de Gênes (1797). En cette période d’incertitude politique, le noble est en proie à de nombreux problèmes de santé et ne pourra pas assurer sa descendance. Il meurt sans enfant en 1824 et son palais ainsi que sa chartreuse sont légués à son cousin maternel, Giacomo Spinola. Les deux nobles appartenaient à deux branches différentes de la famille Spinola : Paolo Francesco à celle de San Luca et Giacomo à celle de Luccoli. Les Spinola de Luccoli seront les derniers propriétaires du palais.

1824

Les années de Giacomo et Franco Gaetano Spinola

Avec Giacomo Spinola, la demeure vit ses dernières années de gloire. Le noble finance de nombreuses restaurations et modernise le bâtiment en y installant de nouvelles cuisines. Grâce à lui, une importante collection provenant en partie de ses ancêtres et en partie de la famille de sa femme, Violantina Balbi, arrive au palais. Il sauve également de la destruction certains monuments dédiés à la mémoire d’anciens membres de sa famille et les fait entrer dans sa demeure. Après sa mort en 1858, le patrimoine est d’abord hérité par son fils Francesco Gaetano, puis par son neveu Ugo Spinola qui, au XX^e siècle, transmettra l’histoire du palais.

1958

La donation de Franco et Paolo Spinola

Franco et Paolo Spinola, les fils d’Ugo, n’ont pas eu de descendance. Animés par une forte sensibilité culturelle et conseillés par le surintendant Pasquale Rotondi, ils décident en 1958 de léguer le palais et ses collections à l’État italien. L’année suivante, un nouveau musée est créé : la Galerie nationale de Palazzo Spinola. Depuis lors, cette demeure historique, qui a été la maison de riches nobles pendant des siècles et qui a conservé des œuvres d’art, des meubles et des documents, ouvre ses portes à un large public.

1992

La naissance de la Galerie Nationale de Ligurie

Les donateurs envisagent déjà de transformer les derniers étages du bâtiment en un espace muséal moderne. À l’origine, ces pièces abritaient les chambres privées des propriétaires et du personnel. Détruits au cours de la Seconde Guerre mondiale, ces espaces peuvent, une fois restaurés, accueillir de nouvelles fonctions. Le projet prend forme en 1992, avec l’inauguration de la Galerie nationale de Ligurie. Ses salles abritent une série d’œuvres en constante augmentation, acquises par le musée dans le but de documenter plus de cinq siècles d’art ligure. Peintures comme le Portrait équestre de Giovanni. , de Pieter Paul Rubens, ainsi que des sculptures telles que la Justice de Giovanni Pisano, dialoguent avec d’importants chefs-d’œuvre d’artistes génois, italiens et étrangers.